Droits d'inscription dans les écoles d'ingénieurs publiques : la CDEFI prend position
20/06/2025
La filière ingénierie est confrontée à des défis sans précédent. L’État comme les entreprises appellent à un développement massif, tant en termes d’effectifs que de compétences, d’une ampleur inédite.Face aux enjeux stratégiques de souveraineté, de compétitivité des entreprises, et à l’évolution indispensable des métiers en lien avec les transitions environnementales et sociétales, les écoles d’ingénieurs s’engagent pleinement en formation comme en recherche. Elles sont prêtes à accélérer leur action avec détermination et efficacité.
De manière paradoxale, aujourd’hui, les écoles d’ingénieurs publiques subissent des contraintes qui brident fortement leur capacité d’action, au moment crucial où elles doivent accélérer. Diversifier les viviers de recrutement et rester inclusives, adapter les programmes de formation, consolider la qualité de l’environnement de travail et de vie des élèves tout en ayant la capacité d’accueillir plus d’apprenants : tout cela nécessite un renforcement global des ressources des écoles.
La subvention pour charges de service public est une composante essentielle et doit le rester. Pour autant, il est établi que les écoles d’ingénieurs ne pourront pas s’appuyer sur cette seule ressource pour faire face aux attentes. Une évolution des regards est ainsi devenue nécessaire sur la pratique des droits d’inscription.
C’est pourquoi la CDEFI soutient la mise en place de la modulation des droits d’inscription dans les écoles d’ingénieurs publiques, associée à quelques grands principes établis par l’État pour encadrer cette régulation d’un nouveau type. Les écoles dans toutes leurs diversités doivent pouvoir choisir le modèle adapté à leur structure et à leurs viviers, en restant en deçà d’un plafond établi par l’État, correspondant à une fraction du coût réel de la formation, tout en demeurant fidèle à la mission de service public qui leur est inhérente. Le modèle doit prioritairement assurer l’équité sociale. Il ne remet pas en question les pratiques d’exonérations pour situations particulières, notamment l’exonération totale pour les boursiers, ainsi que les politiques d’attribution de bourses d’études.
Un cadrage officiel émanant du ministère, permettant la modulation des droits selon les principes ci-dessus, avant fin juillet 2025, permettrait la mise en oeuvre des actions opérationnelles préparatoires à la rentrée 2026, notamment le positionnement des conseils d'administration des établissements.