Projets de lois de finances : la CDEFI salue les nouvelles hausses de budget mais s'inquiète de l'inflation

08/11/2022
Les hausses de budget pour l’enseignement supérieur prévues dans le projet de loi de finances pour 2023 et dans le projet de loi de finances rectificative 2022 pour supporter les coûts en forte hausse de l’énergie sont accueillies favorablement par les écoles d’ingénieurs. La Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs souhaite saluer les efforts budgétaires consentis et le soutien du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche.
 
En effet, le budget 2023 dédié à l’enseignement supérieur a augmenté de 1,1 milliard d’euros par rapport à 2022, dont notamment 370 millions pour la revalorisation du point d’indice 2023. De même, il faut se réjouir notamment des hausses de budget pour contribuer à la lutte contre la précarité étudiante et à la lutte contre les violences sexistes et sexuelles.
 
Cependant, malgré l’augmentation du budget 2023 dédié à l’enseignement supérieur, les écoles d’ingénieurs demeurent inquiètes quant à leur capacité à assumer les différentes charges dans un contexte d’inflation qui obère durablement leur marge de manœuvre et alors que la hausse du point d’indice supportée en 2022 n’a pas été du tout compensée (soit une masse salariale manquante de 175 millions d’euros en 2022). En effet, la hausse du budget de 4,4 % par rapport à l’année passée doit être mise en perspective d’une inflation estimée à 6,2 % qui risque de réduire significativement les avancées de la loi de programmation de la recherche. Ainsi, les moyens dédiés à l’enseignement supérieur et à la recherche sont globalement en baisse de 1,8 % en euros constants alors que les effectifs d’apprenants continuent de croître significativement pour répondre aux besoins de nos entreprises.

Les annonces récentes du Gouvernement concernant la prise en charge à hauteur de « 50 % du surcoût au-delà d’un prix de référence de 325 euros par MWh » et la mise en place du fonds de compensation de 275 millions d’euros pour accompagner les établissements d’enseignement supérieur et de recherche sont des mesures importantes et nécessaires et elles doivent permettre de préserver les investissements à venir des établissements d’enseignement supérieur. La CDEFI rappelle que le mécanisme « d’amortisseur d’électricité » doit bien concerner l’ensemble des écoles publiques et privées de l’enseignement supérieur au même titre qu’il concerne les TPE et PME de notre pays.

En effet, si des mesures concrètes sont mises en œuvre à court terme pour réduire les consommations d’énergie, il faudra toutefois plusieurs années avant que les objectifs ne soient entièrement atteints. Cela nécessite à la fois des projets de performance énergétique de grande ampleur sur le bâti et des projets de production d’énergies renouvelables, projets qui nécessitent du temps et un investissement financier très élevé, particulièrement pour des établissements qui accueillent des plateaux technologiques et laboratoires de pointe comme le font les écoles d’ingénieurs. Pour permettre à terme de faire la transition écologique et aboutir à une sobriété énergétique, les écoles appellent dans ce cadre à un financement plus large, non cantonné à quelques lauréats d’appels à projets concurrentiels. Sans financement public généralisé au-delà des appels à projets, les surcoûts impacteront directement et fortement les niveaux de trésorerie et de fonds de roulement alors que ceux-ci sont majoritairement fléchés sur des investissements nécessaires à la formation et à la recherche.

La CDEFI rappelle que l’enseignement supérieur et la recherche français souffrent d’un déficit de financement public et privé par rapport aux autres pays d’Europe occidentale. Former davantage de diplômés du supérieur et développer la recherche scientifique et technologique sont nécessaires pour accompagner les grandes transitions et répondre aux besoins des entreprises et de la société en général. La CDEFI réitère sa demande de voir inscrite à l’agenda politique une loi ambitieuse de programmation de l’enseignement supérieur. Les écoles d’ingénieurs sont en première ligne mobilisées pour répondre aux enjeux de réindustrialisation et de transition écologique et énergétique. Il est vital qu’elles soient soutenues durablement afin de pouvoir remplir leurs missions.
 

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