European Education & Skills Summit 2025 : ce qu’il faut retenir pour les écoles d’ingénieurs

19/11/2025
Le 13 novembre 2025, la Commission européenne a réuni à Bruxelles plus de 600 acteurs de l’éducation, de la formation et de l’innovation pour la nouvelle édition du European Education and Skills Summit. La CDEFI a suivi cette journée dense, qui a mis en lumière plusieurs tendances structurantes pour l’avenir de l’enseignement supérieur, du développement des compétences et du lien avec l’industrie.
 
1. Repenser les compétences : fondamentaux renforcés et partenariats durables

Les intervenants ont souligné l’urgence de refocaliser les cursus sur les compétences fondamentales, tout en renforçant les liens avec les entreprises. Des initiatives comme l’intégration du Technology Quotient (TQ), la promotion de l’apprentissage tout au long de la vie ou encore l’ouverture de passerelles vers le numérique pour les publics non-ingénieurs montrent que l’industrie devient un partenaire central pour adapter les formations aux évolutions technologiques rapides, notamment en IA et en cybersécurité.

2. L’éducation citoyenne, pilier de la résilience démocratique

La publication du Democracy Shield, intégrée au Monitor 2025, marque une étape importante. La Commission appelle à un renforcement de l’éducation civique et numérique, à la lutte contre la désinformation et à l’amélioration des compétences de base :
 
  • amélioration de l’inclusion et attractivité accrue des STIM pour les jeunes filles,
  • standardisation des évaluations,
  • importance d’un environnement éducatif sécurisé et propice au débat.
3. Lutte contre la difficulté scolaire : inclusion, intervention précoce et équité

La question des compétences de base a été abordée sous l’angle de la justice sociale. Les États membres ont partagé des stratégies telles que :
 
  • le soutien linguistique,
  • la réduction des inégalités socio-économiques,
  • la préparation des enseignants à la diversité,
  • la collaboration intersectorielle (éducation, santé, services sociaux).
4. Le déficit STIM : une priorité stratégique pour la décennie

Alors que l’Europe manque cruellement de talents scientifiques et numériques, plusieurs pays accélèrent le développement de micro-certifications,
l'investissement dans les pédagogies actives et  la mobilisation d’écosystèmes territoriaux reliant entreprises, écoles et réseaux d’innovation.
 
Les intervenants appellent à intégrer pleinement les STIM dans l’ensemble des politiques éducatives, au-delà des seules questions de genre, et à accompagner davantage les enseignants, dont la pénurie devient critique.

5. Upskilling & reskilling : des systèmes encore trop rigides

L’Europe doit permettre à chacun de se former tout au long de sa vie, alors que la participation à l’apprentissage des adultes stagne à 40 %.
Quelques pistes inspirantes :
  • Individual Learning Accounts (Lettonie, Hongrie),
  • Coopérations sectorielles renforcées,
  • Prêts formations, plateformes numériques et accompagnement via job coaches.
6. Universités et démocratie : défendre la liberté académique

Le Monitor 2025 montre que la liberté académique recule en Europe, avec des pressions politiques, des ingérences étrangères et des risques de propagande.
Les recommandations incluent une définition partagée de la liberté académique, des mécanismes de monitoring transparents et la valorisation de l’engagement citoyen dans les cursus.

 
Les alliances d’universités européennes ont été reconnues comme des acteurs clés pour renforcer l’intégrité scientifique, l’innovation et l’ouverture internationale.

7. Attractivité : garder l’Europe au sommet de la mobilité mondiale

L’UE demeure le premier pôle d’accueil des étudiants internationaux, mais la concurrence augmente.
Trois facteurs déterminants : le coût de la vie, la possibilité de rester après les études et la réputation académique.

 
Les alliances jouent un rôle moteur, avec :
  • 600 établissements impliqués,
  • 350 programmes conjoints,
  • 800 micro-credentials développés en cinq ans.
Des investissements massifs de la Banque européenne d'investissement (BEI) et la nécessité d’une stratégie européenne cohérente ont également été rappelés (visas, reconnaissance des qualifications, liens avec l’industrie).

8. Une éducation à un tournant : les orientations pour l’après-2025

En conclusion, Enrico Letta et la Commission ont insisté sur :
  • la 5e liberté : libre circulation des connaissances, de l’innovation et des compétences,
  • un renforcement notable d’Erasmus+,
  • une gouvernance plus intégrée grâce au Semestre européen,
  • le rôle central de l’IA dans les métiers d’avenir.
Cinq piliers guideront les futures politiques éducatives :
  1. l'attractivité du métier d’enseignant,
  2. la résilience démocratique et culture médiatique,
  3. les institutions robustes,
  4. la résilience sociétale,
  5. l'éducation civique pour tous.
Ce que cela signifie pour les écoles d’ingénieurs
 
  • Des opportunités fortes dans les STIM, la cybersécurité, l’IA et les compétences vertes.
  • Un rôle central dans les partenariats avec les entreprises et dans la formation tout au long de la vie.
  • Une attente croissante en matière d’engagement citoyen, d’intégrité scientifique et de résilience démocratique.
  • Une place stratégique au sein des alliances universitaires pour porter l'excellence européenne.

Actualités et publications

Pour rechercher une actualité, veuillez simplement renseigner un mot clé, choisir une thématique ou selectionner une date dans les champs suivants :