Accord entre l’UE et le Royaume-Uni : une mauvaise nouvelle pour l’enseignement supérieur européen

08/01/2021
Le 24 décembre dernier, l’Union européenne et le Royaume-Uni ont finalement réussi à signer un nouvel accord de commerce et de coopération qui encadre leurs relations à partir du 1er janvier 2021.

Cet accord prévoit une poursuite de la participation du Royaume-Uni à certains programmes européens de recherche et d’innovation dont le programme clé Horizon Europe, mais il met un terme à la participation du pays au programme phare européen Erasmus. 

La CDEFI exprime toute sa déception face à ce « divorce » dont l’impact pour l’ensemble de la communauté éducative européenne, en premier lieu les élèves et les étudiants, est préjudiciable. Malgré une attractivité ralentie, le Royaume-Uni reste le 2e pays d’accueil des étudiants étrangers, dont plus de 30 000 sont des étudiants européens en échange Erasmus. Il est l’un des deux principaux pays de destination des étudiants français en mobilité d’échange en Europe et le 2e pays de destination des étudiants français en mobilité diplômante, derrière le Canada. C’est une tendance observée également du côté des écoles d’ingénieurs françaises puisque le Royaume-Uni est l’une des deux destinations privilégiées en Europe par les élèves-ingénieurs pour une mobilité diplômante, d’échange ou de stage.

Couplé à l’augmentation considérable des frais d’inscription qui seront appliqués aux étudiants européens par les universités britanniques à partir de la rentrée 2021 et à l’obligation de visa pour un séjour d’études de plus de 6 mois, la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne et son abandon du programme Erasmus sont donc un véritable coup dur pour les étudiants européens, et notamment ceux des écoles d’ingénieurs françaises.
La CDEFI regrette tout particulièrement cette décision à l’heure où l’enseignement supérieur européen connait un renouveau, avec la mise en œuvre des universités européennes et le quasi doublement du budget consacré au programme Erasmus + pour la période 2021-2027, qui devraient permettre de porter une Europe éducative plus innovante, inclusive et capable de répondre aux enjeux de transitions écologique et numérique. Pour relever ces défis, l’Union européenne a besoin de toutes les forces vives de la communauté académique européenne, dont les universités britanniques qui en étaient jusque-là des interlocuteurs de premier choix.

Pour pallier cet abandon du programme Erasmus, le gouvernement britannique a annoncé vouloir développer son programme de mobilité « Turing » et en augmenter son enveloppe budgétaire. Cependant, seuls les étudiants britanniques en seraient bénéficiaires puisqu’il ne permettrait pas de soutenir ni la mobilité étudiante entrante, ni la mobilité enseignante pourtant essentielle au déploiement des coopérations académiques.

La CDEFI est donc prête à dialoguer avec les autorités françaises et européennes ainsi que l’ensemble des acteurs clés de l’enseignement supérieur européen pour trouver des mesures compensatoires à cette sortie du Royaume-Uni d’Erasmus afin que les collaborations entre les établissements d’enseignement supérieurs britanniques et européens, tissées au cours des dernières décennies grâce notamment au programme Erasmus, puissent perdurer et permettre ainsi le maintien voire le développement de la mobilité étudiante entre le Royaume-Uni et l’Europe.
 
Pour en savoir plus sur les conséquences de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne :
Pièce jointe : Brexit - Conséquence sur les étudiants et modalités d'inscription des étudiants britanniques pour 2020-2021

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