Baisse du soutien public à l’apprentissage dans le supérieur : recentrer sur les formations de qualité !

16/05/2024
Dans le contexte de difficultés budgétaires, le Gouvernement a annoncé réduire le soutien public à l’apprentissage, face à l’accroissement de son coût, pour faire des économies. La baisse concernerait notamment les niveaux de prise en charge pour les niveaux 6 et 7 (licence, master, diplôme d’ingénieur) dans le supérieur, pour le recentrer sur les autres niveaux de formation. Ce sont une nouvelle fois les formations supérieures qui font les frais de décisions d’économies. Faut-il en déduire que le nombre de diplômés du supérieur, et en ce qui nous concerne de diplômés ingénieurs, doit être réduit ? 

La CDEFI tient à rappeler que l’apprentissage ingénieur est vertueux. Il permet une plus grande ouverture sociale, avec un accès plus facile via l’apprentissage aux étudiants issus de familles modestes ; ces jeunes peuvent ainsi plus aisément accéder à et envisager sereinement des études longues. L’apprentissage permet également d’améliorer la professionnalisation de nos élèves, atout indéniable pour les PME qui peuvent recruter de jeunes talents via l’apprentissage et les fidéliser, notamment hors des métropoles économiques. C’est donc un facteur de compétitivité dont les PME risquent d’être privées. Faire des économies par une régulation basée sur une différenciation des niveaux de formation n’est pas pertinente et va inciter plus encore au développement de formations de qualité discutable ; une qualité qui devrait être au cœur de la réflexion. 

La CDEFI rappelle que pour les finances publiques, la hausse des coûts associés à l’apprentissage, notamment dans le supérieur, est principalement portée par des formations qui, si elles sont reconnues comme professionnalisantes par le ministère du Travail, ne sont pas des formations supérieures proposées par des établissements accrédités par le ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche et conférant des grades de licence ou master facilitant la poursuite d’études. Le contrôle de la qualité pédagogique de ces formations est très inégal, voire inexistant, donnant lieu à une interrogation légitime sur leur accès aux financements publics de l’apprentissage.

Par conséquent, la CDEFI appelle l’État à recentrer les financements de l’apprentissage dans le supérieur sur les formations qui, quel que soit le niveau, peuvent se prévaloir d’une qualité contrôlée sous la supervision du ministère de l’Enseignement supérieur et de la recherche.

Plutôt que de différentier le financement de l’apprentissage en fonction des niveaux de qualification, alors que l’apprentissage, en croissance dans le supérieur, était en passe de devenir une « voie d’excellence », la CDEFI appelle le Gouvernement à réguler par la qualité
L’objectif d’économie pourra ainsi être poursuivi sans remettre en cause une politique publique ayant fait preuve de son utilité tant pour les étudiants que les entreprises. 

En ce qui concerne les aides aux entreprises recrutant des alternants, il serait préférable de moduler ces aides selon la part de la formation que les entreprises acceptent de prendre à leur charge (reste à charge), plutôt que de priver toutes les entreprises, y compris les PME, de ces aides.

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