Par conséquent, une hausse des moyens pour l’ensemble des établissements supérieurs est nécessaire, et ce par
des financements pérennes et non-compétitifs, par
une augmentation des dotations publiques par étudiant et par
une compensation totale des mesures décidées par le Gouvernement.
Doctorat
Laure Morel revient sur notre
communiqué appelant à une
clarification des référentiels de compétences du doctorat, publié le 15 février dernier. La Conférence cherche ainsi à ouvrir le dialogue afin d'améliorer l'attractivité du doctorat à la fois pour les jeunes, en particulier
les élèves-ingénieurs qui ne sont que 6 % à poursuivre en thèse, et pour les recruteurs privés comme publics, qui méconnaissent souvent la plus-value des compétences apportées par le doctorat.
Ces compétences acquises durant la formation doctorale, différentes et complémentaires à celles du titre d’ingénieur ou du diplôme de master en sciences exactes et applications,
doivent être distinguées et évaluées, en prenant en compte notamment les diplômes précédemment obtenus mais aussi les champs disciplinaires investis. Une fiche RNCP « générique » pour le doctorat ne nous semble pas pouvoir répondre à cet objectif dans la mesure où il est pratiquement impossible d’acquérir la totalité des compétences listées. C'est pourquoi dans ce même communiqué,
la CDEFI propose un recensement recensement synthétique des acquis de l’ingénieur-docteur. En somme, l’ingénieur-docteur n’est en aucun cas un « super-ingénieur », les deux formations ayant leurs objectifs spécifiques qui ne se recouvrent pas.
Agences de programme
La CDEFI se réjouit d'être présente au sein du COPIL des sept agences de programmes, dont la création a été actée dans une logique de simplification et d’évolution des ONR.
Cependant, nous insistons sur l'importance de
ne pas paradoxalement compléxifier le système en dédoublant les ONR avec une partie agence de programme et une partie opérateur de recherche, ou encore en mettant en place des processus administratifs complexes et lourds.
D'autre part, les thématiques des agences restent pour le moment en silo et nous regrettons
le manque d’une approche transversale, qui ferait davantage écho à la recherche en ingénierie système menée dans les écoles d'ingénieurs.
Pour la Conférence, ces nouvelles agences de programmes doivent avoir pour vocation de travailler sur la politique et la stratégie nationale de la France en matière de recherche scientifique, avec les aspects de réindustrialisation, au service également des activités de recherche.
Europe et international
Les récentes discussions parlementaires autour de la loi Immigration ont soulevé déception et inquiétude au sein de la CDEFI, et plus largement de l'ensemble de l'enseignement supérieur. Si la Conférence se dit soulagée face à la censure par le Conseil constitutionnel des mesures relatives aux étudiants internationaux, Emmanuel Duflos précise qu'elle reste vigilante sur
le risque que ces mesures ne reviennent.
L'enjeu dee l'attractivité de l'ESR français reste plus que jamais au premier plan, et la CDEFI projette le
lancement d'un groupe de travail visant à réfléchir à des mesures concrètes pour rendre nos écoles plus attractives pour les étudiants et les chercheurs internationaux.
À l'échelle européenne, il est rappelé
l'investissement non-négligeable des écoles d'ingénieurs françaises dans le dispositif des Universités européennes, dont certaines ont placé l’objectif du
développement d’un profil d’ingénieur européen au centre de leur collaboration. Ces alliances offrent par ailleurs des opportunités importantes pour renforcer la position des établissements français sur la scène internationale, promouvoir l'excellence académique et scientifique, et favoriser l'innovation pédagogique et la recherche collaborative.
Si nous observons donc une dynamique générale positive,
plusieurs défis persistent néanmoins : des moyens insuffisants, l’absence d’un fléchage de financement dédié à la recherche, un manque de coordination des initiatives, des questionnements quant à la garantie de l'équité dans la répartition des ressources, des difficultés dans la continuité entre le bachelor et le master, la problématique de la mise en place des mobilités hybrides, etc.
Égalité entre les genres, lutte contre les stéréotypes et orientation
Le 20 février dernier, Global Contact publiait en partenariat avec la CDEFI les résultats de sa dernière
enquête Gender Scan menée auprès des élèves en école d’ingénieurs. Ceux-ci révèlent notamment que
plus de 1 femme sur 3 aujourd’hui étudiantes en STIM ou en numérique a été découragée de faire ce choix d'orientation. En outre, près de 33 % des étudiantes évoquent le fait qu’on souligne le fait qu’en tant que femmes c’est un milieu qui « leur sera hostile », ou bien qu’il ne s’agit pas de « métiers de femmes ».
Malgré tout, une proportion très élevée d’hommes et de femmes se déclare satisfaite de leur choix d’étude : 95 % d’hommes et 93 % de femmes dans les STIM, 91 % de femmes dans le numérique.
Ces résultats, assez alarmants, montrent
la persistance des stéréotypes de genre liés à l'orientation, en particulier chez les prescripteurs des jeunes (parents, professeurs). Il nous permettent néanmoins d’identifier des leviers d’action : renforcer la culture scientifique, élever le niveau en mathématiques, penser les actions sur le long terme, impliquer les prescripteurs dans les politiques d'égalité, etc. Pour rappel, la CDEFI s'implique elle-même chaque année à travers son
opération Ingénieuses et son
label Cap Ingénieuses.
Enfin, cette conférence de presse a également été l'occasion d'annoncer la création par la CDEFI de son
Conseil stratégique de la recherche dans les écoles d'ingénieurs françaises.