Crise sanitaire : la campagne de vaccination doit inclure les étudiants dès le printemps
16/03/2021
La CDEFI s'est associée à la Conférence des grandes écoles, la Conférence des présidents d'université et Régions de France pour adresser au cabinet du Premier ministre, Jean Castex, un courrier officiel afin d'inviter le gouvernement à examiner la proposition de vacciner dès le printemps prochain les étudiants de l'enseignement supérieur, très impactés par la crise sanitaire.
Depuis l'arrivée du coronavirus sur le territoire français il y a un an et depuis le confinement de mars 2020, les conditions de vie des jeunes, et particulièrement des étudiants, se sont gravement détériorées. La situation de détresse psychologique, humaine et parfois sociale de la jeunesse du pays a pris des proportions particulièrement inquiétantes au fil des mois.
Selon l'Observatoire de la vie étudiante, un tiers des étudiants se déclare en situation de détresse psychologique et 57 % d'entre eux estiment que leurs études sont affectées négativement par le contexte sanitaire. Si dès le début de la crise, l'État, les collectivités locales, les CROUS, les établissements d'enseignement supérieur ont su se mobiliser pour proposer des aides financières, matérielles, alimentaires et psychologiques, ces solutions ne suffisent plus faute d'offrir un horizon de normalisation.
En prévision de la mise en place par la Commission européenne d'un passeport vert numérique ou celle d'un « pass sanitaire » à l'échelon français, il est de notre responsabilité commune d'apporter une perspective d'avenir et d'espoir pour les 2,7 millions d'étudiants en France. Aujourd'hui, une perspective existe : le calendrier de livraison des vaccins laisse entrevoir une solution et qui repose sur un choix politique dans le cadre d'une stratégie nationale.
Entre mars et avril, 31 millions de doses devraient venir s'ajouter aux 4,5 millions de doses déjà injectées, portant notre capacité vaccinale à hauteur de 35,5 millions de doses réparties entre les différents vaccins. Cela signifie que les 17 millions de personnes à risque identifiées par le Conseil scientifique pourront alors être vaccinées, si ce calendrier est tenu et que la logistique générale de la campagne permet d'accomplir ce progrès essentiel.
La CDEFI, la CGE, la CPU et Régions de France proposent donc qu'au mois d'avril ou courant mai, 2,7 millions de doses soient consacrées à la tranche d'âge des 18-24 ans, sans priver une seule personne à risque. C'est l'opportunité historique de proposer un printemps de la jeunesse, une respiration unique qui permettra de revenir à la vie pour chacune et chacun d'entre eux. Cette mesure, pour produire pleinement son effet, devra viser également l'ensemble des personnels des établissements d'enseignement supérieur pour que ceux-ci puissent accueillir à nouveau celles et ceux qui lui font confiance pour construire au mieux leur projet personnel.
Cette proposition, que nous croyons juste et nécessaire, mérite un examen approfondi.