Enquête Gender Scan 2023 : un taux de féminisation en baisse dans les STIM

22/02/2024
Le cabinet de conseil Global contact a présenté sa dernière enquête Gender Scan sur la mixité de genre chez les étudiants dans la tech et le numérique à l'occasion d'un petit déjeuner tenu le 20 février en présence de la presse et d'Aurore Bergé, ministre de l'Égalité entre les femmes et les hommes et de la lutte contre les discriminations.

Global contact mène depuis 2008 une étude internationale sur la mixité dans les STEM, aussi bien dans les formations, la recherche que l'innovation. L'objectif  est de mettre en lumière les inégalités de genre dans l’accès aux études supérieures puis dans les parcours professionnels dans les domaines des technologies et du numérique, et d’analyser les causes du phénomène de « leaky pipeline » (« tuyau percé » en français, métaphore faisant référence à la disparition progressive des femmes dans les carrières scientifiques), dans ces secteurs. 

Dans le cadre de cet étude, l'enquête en ligne Gender Scan est lancée chaque année avec un volet ciblant spécifiquement les étudiantes et étudiants du supérieur en France. Les questions posées portent notamment sur leurs choix d’orientation, leurs affinités pour certaines disciplines et l’expérience étudiante en générale. Partenaire de Gender Scan, la CDEFI a participé à la diffusion de l'enquête auprès des écoles d'ingénieurs, qui a permis de sonder entre autres 1 436 apprenants ingénieurs partout en France.

Résultats

Si la proportion de femmes dans les formations d'ingénieurs toutes disciplines confondues reste stable, avec un taux de féminisation global de 29 %, l'enquête Gender Scan révèle que de manière générale, la proportion de femmes diplômées de les filières STIM en France est en baisse de 6 %, alors que la tendance européenne montre par constraste une augmentation de 19 % (données Eurostat). Pour ce qui est du numérique en particulier, une forte progression est observée en France depuis 2017, mais elle est proportionnelle à celle de l’ensemble des diplômés de cette spécialisation, si bien que le taux de féminisation reste stable à 19 %.

Freins

Les freins à la progression de la féminisation des formations scientifiques et techniques en France restent très importants. Ainsi, l'étude met en lumière le fait qu'1 étudiante sur 3  en STIM ou en numérique ont été découragées de faire ce choix d'études par leurs proches ou leurs enseignants, avec un écart femmes-hommes significatif, notamment dans le numérique où cette situation est décrite pour deux fois plus d’apprenantes que d’apprenants. Parmi les arguments relevés, 33 % des apprenantes indiquent qu’elles ont été découragées simplement parce qu’en tant que femme le milieu « leur serait hostile », soit parce qu’il ne s’agit pas de « métiers de femmes ». Ce chiffre montre le poids persistant des stéréotypes de genre chez les prescripteurs eux-mêmes et contrebalance l'idée de l'autocensure des femmes.

Leviers

Global contact identifie deux leviers à mobiliser pour inverser la tendance :
  • développer des actions systémiques de sensibilisation aux stéréotypes et biais de genre auprès des enseignants et des proches, qui sont à la fois la première source d’encouragement et de découragement cités par les étudiantes ;
  • promouvoir et valoriser auprès des adolescentes l’apport des formations assurées par les écoles d’ingénieurs en France, l'enquête témoignant d'un niveau de satisfaction exceptionnellement élevé des étudiantes et des étudiants en formation d'ingénieurs, sans différence significative entre les genres.
Les écoles d’ingénieurs se mobilisent d'ores et déjà massivement sur la sensibilisation au sexisme, avec des actions qui semblent porter leurs fruits :  en 2023, la proportion d’étudiantes informées de l’existence de dispositifs de suivi et d’accompagnement passe de 20 % à 56 % dans les STIM, et de 27 % à 48 % dans le numérique.

Néanmoins du chemin reste encore à parcourir. C'est pourquoi la CDEFI s'associe à Bpifrance, Orange, la Frenchtech et 40 acteurs phares de l’écosystème pour soutenir le déploiement en France d’une démarche innovante prenant appui sur trois piliers essentiels :
  • l’implication des prescripteurs (enseignants, parents), avec des activités continues pour consolider l’impact sur les choix d’orientation (exposition, ateliers, rencontre en présentiel ou distanciel),
  • la mesure d'impact, avec des enquêtes systématiques auprès des prescripteurs et des élèves pour en évaluer les effets à court et moyen terme ;
  • le changement d'échelle, en visant une audience potentielle de 200 000 élèves en 2024.
Les résultats de l'enquête Gender Scan Étudiants Écoles d'ingénieurs 2023 sont consultables en pièce-jointe.
Pièce jointe : Gender Scan Étudiants Écoles d'ingénieurs 2023

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