Mercredi 18 juin 2025, le campus Arts et métiers d’Angers a accueilli la 10e Journée nationale des missions égalité-diversité de l’Enseignement supérieur et de la recherche, organisée par le MESR. Une édition anniversaire riche en échanges, en débats et en perspectives d’action concrètes.
Cette journée nationale, placée sous le thème « Politiques d’égalité, de lutte contre les VSS et les discriminations dans l’ESR : quels enjeux d’articulation et de déclinaison territoriale ? », s’inscrivait pleinement dans les engagements portés par la CDEFI et les écoles d’ingénieurs pour faire progresser la mixité, la diversité et l’inclusion dans toutes les dimensions de la vie étudiante.
La CDEFI y a réaffirmé la nécessité d’articuler stratégie nationale et actions locales, mais aussi de renforcer les moyens humains et financiers pour faire vivre ces engagements au quotidien : « Il existe deux leviers d’actions complémentaires pour encourager la mixité et l’égalité dans les écoles d’ingénieurs et dans l’enseignement supérieur en général :
- le storytelling, en valorisant les rôles modèles féminins avec des parcours inspirants ;
- les actions de terrain dans les établissements, avec des projets de sensibilisation, la mobilisation lors d’événements nationaux et l’engagement pour les politiques d’égalité, de lutte contre les VSS et les discriminations. » a expliqué en ouverture Philippe Dépincé, président de notre commission Orientation et accompagnement des élèves.
Si les établissements sont mobilisés, ils ne peuvent agir seuls : un soutien renforcé de l’État est indispensable pour amplifier les initiatives, pérenniser les cellules de veille et déployer une culture de l’égalité à tous les niveaux.
Une mixité encore incomplète
Aujourd’hui, les femmes ne représentent que 29 % des effectifs en formation d’ingénieurs, un chiffre stable depuis deux décennies. Cette sous-représentation est encore plus marquée dans certaines disciplines, comme l’informatique ou les mathématiques appliquées, du fait de stéréotypes de genre profondément ancrés. Or, la mixité est une richesse pour la formation, l’innovation et la cohésion sociale. Elle implique d’agir dès le plus jeune âge, mais aussi d’accompagner les jeunes femmes dans leurs parcours et de transformer durablement les cultures scolaires et professionnelles.
L’inclusion et la diversité
L’inclusion ne se limite pas à la question du genre : elle concerne aussi les origines sociales et culturelles, les situations de handicap, l’orientation sexuelle, l’identité de genre ou encore les croyances. Les écoles s’engagent activement à lever les barrières systémiques qui freinent l’accès, la réussite et l’épanouissement de nombreux publics. Cela passe par des politiques de diversité, mais aussi par des actions concrètes : dispositifs de mentorat, adaptation des infrastructures, formations des personnels, communication inclusive, etc.
Lutter contre les VSS : une exigence de sécurité et de responsabilité
Les violences sexistes et sexuelles touchent toutes les composantes de l’enseignement supérieur. Dans les écoles d’ingénieurs, majoritairement masculines, les VSS peuvent se manifester dans des contextes formels comme informels (activités d'intégration, soirées étudiantes, stages en entreprise, etc.). Face à cela, il est impératif de mettre en place des cellules d’écoute et de signalement, de former l’ensemble des communautés éducatives, et de garantir une réponse institutionnelle claire et protectrice.
Un effort collectif, un engagement durable
L’égalité, l’inclusion et la lutte contre les VSS ne relèvent pas seulement d’initiatives ponctuelles : elles doivent faire l’objet d’une politique globale, cohérente et portée au plus haut niveau des établissements. La mobilisation des directions, des équipes pédagogiques, des élèves et des partenaires externes est essentielle. De nombreux outils existent, mais pour être pleinement efficaces, ces politiques doivent aussi s’appuyer sur des moyens humains, financiers et institutionnels suffisants, avec le soutien de l’État.
En définitive, faire progresser ces enjeux dans les écoles d’ingénieurs, c’est construire un enseignement supérieur plus juste, mieux préparé à relever les défis sociaux et techniques de demain.