Label et diplôme européens : pour la reconnaissance des diplômes et l’employabilité des diplômés

16/04/2024
La CDEFI prend acte des initiatives présentées par la Commission européenne le 27 mars 2024 en faveur de la coopération transnationale dans le domaine de l'enseignement supérieur, notamment concernant la création d'un diplôme européen, et réaffirme son engagement en faveur de tout effort visant à renforcer la valeur des diplômes obtenus, l’employabilité des diplômés et à favoriser la mobilité des étudiants et des chercheurs en Europe.

Dans cette perspective, la CDEFI soutient toute mesure visant à améliorer la collaboration européenne en matière d'enseignement supérieur et de recherche, soulignant que la valeur du diplôme européen doit être évaluée principalement sur sa capacité à accroître l'employabilité des diplômés et à ouvrir de nouvelles opportunités de mobilité internationale.

Un premier pas dans cette direction a été fait en 2006, lorsque le label EUR-ACE a été mis en place par l'European Network for Accreditation of Engineering Education (ENAEE). Il confère une valeur et une reconnaissance internationales aux qualifications d'ingénieur et est décerné aux programmes qui satisfont aux normes de résultats du programme spécifiées dans les normes-cadres du label. Nous pouvons reconnaitre aujourd’hui qu’il constitue pour les écoles d’ingénieurs, et notamment les diplômés ingénieurs, un levier important pour favoriser les mobilités professionnelles. À l'heure actuelle, il représente le seul référentiel commun européen en vigueur. Cette expérience préalable positionne les écoles d'ingénieurs comme actrices de premier plan dans la mise en œuvre des recommandations de la Commission européenne pour le diplôme européen.

Cependant, nous en reconnaissant également les limites. Contrairement au label EUR-ACE, qui certifie la qualité des programmes d'ingénierie, le label européen préparatoire vise à favoriser les collaborations entre institutions européennes et à tendre vers une reconnaissance dans tous les pays de l'Union européenne, facilitant ainsi la mobilité - notamment diplômante - des étudiants et des diplômés au sein de l'UE. De plus, le processus d'attribution du label européen préparatoire repose sur des critères communs convenus au niveau européen, incluant la qualité de l'enseignement, le multilinguisme et la multiculturalité, la diversité des programmes, les opportunités de mobilité internationale, les compétences transversales et l'innovation pédagogique, et est donc très complémentaire du label EUR-ACE qui se concentre principalement sur la qualité des programmes d'ingénierie et la reconnaissance de compétences techniques. Nous considérons donc que le label préparatoire proposé par la Commission offre une nouvelle opportunité aux écoles d’ingénieurs. Il est intrinsèquement conçu pour favoriser la collaboration et la mobilité à l'échelle européenne, dans le but de créer un diplôme européen.

La CDEFI s'interroge toutefois sur les implications pratiques de l’initiative proposée par la Commission européenne, notamment en ce qui concerne les entités responsables de la délivrance de ce label et les modalités qui seront adoptées à cet égard. Nous rappelons que nous sommes fermement opposés à la multiplication des instances d'accréditation, privilégiant une approche harmonisée et cohérente pour garantir la qualité des programmes d'enseignement supérieur.

Par ailleurs ce label de diplôme européen devrait avoir un impact dans la diversification des viviers internationaux des écoles d'ingénieurs. Il répondrait à la demande urgente en ingénieurs diplômés qualifiés pour conduire le processus de réindustrialisation en Europe. La reconnaissance internationale de ces nouveaux diplômes présenterait pour l'UE une opportunité remarquable de réaffirmer son leadership mondial dans ce domaine.

Le développement de cette initiative devra toutefois prendre en compte l'existence des marques écoles individuelles, en veillant à ne pas compromettre leur reconnaissance et leur pérennité. Il est essentiel que ces marques écoles continuent d'être reconnues pour leur excellence académique et leur expertise spécifique, quelle que soit la participation des établissements à cette initiative. Le diplôme européen doit s’établir en coexistence avec ces marques.

Dans cette optique, nous considérons le label européen préparatoire comme une avancée prometteuse vers la réalisation d'un diplôme européen. Néanmoins, les écoles françaises d'ingénieurs attendent avec intérêt plus de clarifications sur sa mise en œuvre et ses implications pratiques.

Par ailleurs, il est pertinent d'envisager l'avenir d'EUR-ACE et de se demander s'il ne devrait pas évoluer vers un label européen préparatoire plus largement reconnu et qui englobe une gamme plus diversifiée et partagée de critères, afin de mieux répondre aux besoins des étudiants, des établissements européens et des entreprises européennes.

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