Propositions CDEFI – CTI pour l’évolution du processus de Bologne

22/05/2018
Le 5 et le 6 avril 2018, la Conférence des directeurs des écoles françaises d’ingénieurs (CDEFI) et la Commission des titres d’ingénieur (CTI) ont co-organisé un séminaire de réflexion sur l’avenir du processus de Bologne réunissant notamment des représentants d’écoles d’ingénieurs, d’agences d’assurance qualité et des partenaires européens. Les échanges ont conduit à l’élaboration de différentes propositions.

La CDEFI et la CTI souhaitent en premier lieu réaffirmer le rôle majeur joué par l’assurance qualité interne et externe dans le processus de Bologne. En France, pour les écoles d’ingénieurs, la démarche d’évaluation périodique a été mise en place à la fin des années 90 par la CTI, anticipant avec d’autres agences ce qui allait se dessiner. C’est l’outil de la confiance et de la reconnaissance. Les agences d’assurance qualité ont un rôle important à jouer dans la mise en œuvre effective des outils de Bologne, en incluant leur bon usage dans leurs référentiels. De la même façon, le label européen EUR-ACE® constitue un outil exemplaire dans le champ des formations d’ingénieurs et un soutien à la politique européenne de l’enseignement supérieur et de la mobilité professionnelle.
 
Les deux organisations rappellent que le double regard académique et professionnel constitue une dimension essentielle de l’évaluation conduisant à l’accréditation des formations d’ingénieurs. Il conviendrait que l’évaluation des programmes par les professionnels issus des organisations représentatives des employeurs et des employés, soit considérée comme une référence dans l’espace européen.
 
La CDEFI et la CTI souhaitent également inscrire le renforcement du lien entre la formation et la recherche dans les évolutions du processus de Bologne. Fondement de l’innovation et du transfert de technologie, la recherche contribue au développement des relations entre les écoles et le monde économique. La synergie entre la formation et la recherche conduit à structurer par la recherche une partie de la formation. Mise en place au plus tôt dans le cursus, la formation par la recherche encourage la poursuite d’études en doctorat, véritable porte d’entrée pour une carrière en recherche et développement dans la plupart des grandes entreprises européennes.

La CDEFI et la CTI œuvreront par ailleurs à la digitalisation des programmes de formation et au développement des usages du numérique au sens large du terme qui ouvrent la voie à de nouvelles formes d’échange et d’apprentissage, pour la formation et la recherche et qui permettent d’amplifier massivement les interactions et ainsi d’accélérer la construction de l’espace européen de l’enseignement supérieur.

La Conférence et l’agence d’accréditation estiment nécessaire la création d’un contrat d’apprentissage européen qui permette une mobilité internationale de l’apprenti dans différents établissements d’enseignement supérieur et dans des entreprises de différents pays. La notion d’apprentissage n’existant pas dans de nombreux pays européens au niveau ingénieur, la mise en place d’un statut partagé unique et reconnu à l’échelle de l’Europe est devenue une nécessité.
 
En matière de formation tout au long de la vie, la CDEFI et la CTI soutiennent la création au niveau européen d’un portefeuille de compétences acquises tout au long de la vie et assurant la traçabilité et la certification des acquis sous la forme de blocs de compétences.
 
La CDEFI et la CTI soutiennent la mise en place d’universités européennes portées par des établissements supérieurs en partenariat avec des entreprises et des organismes de recherche. Il convient d’insister sur la nécessité d’un projet partagé par les acteurs impliqués davantage que sur la forme et le périmètre même de ces universités européennes.
 
Enfin, la CDEFI et la CTI œuvreront pour la promotion de l'interculturalité, facteur clé pour apprendre à travailler avec et dans la diversité et donc construire une identité européenne forte qui devrait commencer à se construire dès le collège et le lycée. La richesse de l'Europe réside dans la diversité des cultures et des langues. La promotion du plurilinguisme est une réelle nécessité dans l'optique de construire une identité européenne et devrait réapparaître dans les déclarations et communiqués ministériels du processus de Bologne.

 
Pièce jointe : Contribution commune CDEFI - CTI

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